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blason du chevalard 3
LE TOMBEAU D'ANTOINE 
DU CHEVALARD
Prieur de Saint-Romain-le-Puy
En 1410
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LA DIANA: L'ancien Forez 1884 - 85 ( août 1884)
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  Notre collègue, M. le Dr Rimaud, dans ses Nouvelles Excursions Foréziennes écrit ce qui suit à la p.5:

   "Au hameau voisin (de Chorigneux), dit le Monteillard, j'ai remarqué un vieux tombeau en pierre qui sert de réservoir à une fontaine, ce qui l'a préservé de la destruction, sans quoi il lui serait arrivé ce qui est advenu à celui de Saint-Romain-le-Puy, qui vient d'être brisé par le vendalisme moderne. M. Révérend Dumesnil prétend que la tombe de Saint Romain était celle du prieur Chevalard. On aimerait à en trouver les preuves."

  Il nous semble que si M. le Dr Rimaud avait bien voulut relire la page 38 de notre Rapport archéologique sur St-Romain-le-Puy et Sury-le-Comtal, qu'assurement il ne porte pas avec lui dans ses pérégrinations, il n'eût point ainsi défiguré les noms, et y eût trouvé les preuves qu'il désirait.

  Il ne l'a pas fait:: faisons-le pour l'édification des lecteurs de l'Ancien Forez, qui lisent (ils sont nombreux certainement) les intéressantes excursions de M. Rimbaud, que nous avons louées à la page 90 et suivantes de cette revue.

  Un rapport qui fut dressé en 1719 par trois experts lyonnais constate que dans l'église du prieuré " la nef est carrelée de grands carreaux longs dans lequel carrelage, il y a deux tombeaux..." Or le chanoine de la Mure dans le tome deux des trois volumes manuscrits qu'il a laissés et qui appartiennent aujourd'hui à la bibliothèque de la ville de Montbrison, certifie qu' " en l'église du prieuré sont les sépultures d'Anthoine du Chevalard, prieur de Roziers et ordre de Cluny, et de Falconétus de Botéon, son nepueu et successeur audit preuré, et prieur de Saint-Romain en 1512."

  Ces deux tombeaux ont été trouvés sous le dallage et voici ce que nous en avons dit à la note 2 de la page 38: " Le tombeau d'Anthoine du Chevalard était de pierre creusée avec forme particulière pour la tête: plus d'un visiteur s'y est couché, de nos jours, sur le dos, admirant au-dessus de sa tête l'azur des cieux: il a été tout récemment précipité dans les vignes de Charlieu par des jeunes gens de Saint-Galmier et s'y est brisé en deux parties."

  Anthoine du Chevalard, qui était prieur de Saint-Romain en 1410 et de Roziers de 1422 à 1458, étant le plus anciennement enseveli, il est certain que le tombeau de pierre doit être le sien puisque ce mode de sépulture est aussi la plus ancienne.

  Quant à " celui de Falconnet de Bouthéon, il était de bois bitumé; le corps enveloppé de chaux était demeuré entier." Il y a soixante-cinq ans, dit la légende du pays, que des porcs, en grattant, le découvrirent dans le sol de la vieille église déjà carrelée: le berger, qui les gardait, s'empressa de faire  part de la découverte. On cria partout qu'on avait trouvé le Saint et l'on accourut en foule, non-seulement de Saint-Romain et de Sury, etc, mais surtout de Saint-Georges-Hauteville et de Saint-Thomas: le corps fut bien vite dépecé, chacun emportant un lambeau de peau desséchée ou un os entier ou seulement quelques percelles. Le clergé s'émut de la profanation: on fit rapporter au cimetière toutes ces prétendues reliques. Une seule demeura aux mains d'une vieille femme qui la cacha au plus profond de son armoire. La nuit, il se fit un grand bruit dans ce meuble fermé cependant à clef: elle ne s'en émut que fort peu croyant que son chat s'y était enfermé. Le bruit recommençant la nuit suivante, elle songea à la relique et la rapporta à son pasteur.

  La chronique du pays prétend encore que d'autres s'étaient fait prier pour restituer, mais que dans leurs maisons, le saint marmitonna si bien les marmites que la frayeur que causa ce vacarme les obligea de s'exécuter.

  Anthoine du Chevalard était fils d'Albert II, échanson de Jean Ier duc de Bourbon, et d'Isabelle de Chenevoux, de Canabeo, sa femme, qui répondit au terrier Donneti (cure de Feurs) le 5 janvier 1449, f° 47 v° (1).

 La chapelle gothique, qu'on trouve à gauche de la porte d'entrée de l'église, avait comme clef de voûte l'écusson d'Antoine du Chevalard losangé d'or et d'azur écartelé de celui du fondateur, jacques de Bouthéon: aux 2 et 3 de gueules; au 4° d'argent, à trois fasces vivrées d'azur. Il n'est pas étonnant dès lors que côte à côte dans deux tombeaux aient reposé l'oncle et le neveu, Antoine du Chevalard et Falconet de Bouthéon: la sculpture rappelait et prouvait cette attribution pour laquelle nous suffit le témoignage de La Mure qui, écrivant avant 1675, la tenait certainement des moines du prieuré.

  (1) Recueil de mémoires de la Diana, 1880, mss. de l'abbé Duguet, p. 152, et note de M. Vincent Durand.



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